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Please don't stop the miouzik
8 juillet 2012

Eurockéennes 2012 - Chroniques du front

Braves camarades, alors que je me remets difficilement de mes blessures, je trouve pourtant la force de vous écrire ces quelques lignes afin que le souvenir de cette bataille de légende passe à la postérité. Bon c'était pas Verdun, mais presque. C'était les Eurockéennes 2012 et ce fut épique.

 

Samedi

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Le samedi après-midi affiche une météo trompeuse toute en chaleur moite et soleil rayonnant. C'est donc une ambiance estivale qui accueille Django Django, qui comme leur nom ne l'indique pas sont tout ce qu'il ya de plus écossais. On m'en avais dit beaucoup de bien et à raison, puisque le quatuor déroule son rock psychédélique avec foi et dextérité faisant danser la foule dans le sable (encore sec). Ensuite c'est Thee Oh Sees, un groupe de noise-punk-rock-garage-alternatif californien. Traduction: c'est bizarre, mais c'est bien. Le chanteur, John Dwyer, semble prendre un plaisir particulier à tirer la langue et à avaler son micro. Why not. Retour à la scène de la plage pour Electric Guest, que j'étais curieuse de voir tellement les Inrocks en avait fait un foin. L'album ne m'avait pas plus emballé que ça, mais les chansons rendent super bien en live entre onirisme et rythmes dansants.

Et là les emmerdes commencent. Je voulais voir Miike Snow, mais le concert est annulé dès l'apparition des premières gouttes. Des petits malins en profitent pour faire des glissades à poil dans la boue, ambiance festival oblige. Qu'à cela ne tienne, tant qu'à faire de rien glander, on va se placer devant la Grande scène pour The Cure, pas démotivés pour un sou. Le matos est installé alors que le ciel s'obsurcit comme pour se mettre au diapason des légendaires rockeurs psychédéliques. Finalement à quelques minutes du début officiel du concert, les cieux s'éventrent sur une pluie torrentielle ponctuée d'éclairs.

Enfin vers 23h arrivent les monstres sacrés. Plus monstres que sacrés d'ailleurs, argueraient sans doute les concernés. L'ambiance apocalyptique est de mise, et l'explosion de joie est intense, tandis que raisonne la voix de Robert Smith, claire, apaisée, puissante. Il nous remercie à sa façon avec force sourires et pantomimes timburtonesques. Parce que quand même voir près de 30 000 imbéciles faire le pied de grue dans la boue, sous la pluie, bons pour une broncho-pneumonie, tout ça pour entendre un type avec une gouffe pas possible te chanter que les garçons ne pleurent pas, ben c'est beau en fait. Beau à chialer.

On reste un petit peu pour Justice histoire de kiffer de la bonne électro, mais le contraste avec The Cure est trop violent, et on débarrasse les lieux essorés mais heureux.

 

Dimanche

4Jack-White-12_6201

 

Après plusieurs heures de rumeurs anxiogènes d'annulation, tout se passe finalement comme prévu et tous les concerts sont maintenus. Brian Jonestown Massacre inaugure donc la scène de la plagede son punk fiévreux.

Je capte un petit bout d'Alabama Shakes, que j'aurais bien aimé voir en entier, avant de partir voir Lana del Rey pour me faire enfin une idée définitive. Son set est moins catastrophique que sa prestation au Saturday Night Live (en même temps ça serait compliqué), mais elle ne m'a pas complètement convaincue. Si elle s'en sort sans trop de fausses notes, sa gestuelle reste beaucoup trop rigide, l'enfermant dans un personnage de diva de papier glacé dont elle n'arrive pas à s'extirper malgré ses sourires à la foule et ses séances photos avec le premier rang. La section "rap" sur National Anthem est inutile et affreuse.

Après quelques échos de Charlie Winston on nage marche jusqu'à la Grande scène en attendant le messie Jack White. Les Eurocks 2012 sont définitivement placées sous le patronage bienveillant de Tim Burton, car après Bobby Smith, on a le droit à un autre Seigneur blafard et génial. Car Jack est grand, Jack est beau, Jack nous donne de l'amour, Jack nous donne de la musique, de la vraie. Même quand il n'y a plus de son d'ailleurs. La magie est tellement présente que même Seven Nation Army, the chanson vu et revue, the polopopopo-gimmick entré dans les moeurs, the hymne de mon dernier jour de lycée, the truc que tout le monde a surfé dessus pour faire genre ils ont du talent (je ne vise personne bien sûr), the truc qui a frôlé l'overdose... Ben didiou, ça fait quand même quelque chose de la voir chantée par son créateur, le seul, le vrai, avec 30 000 personnes qui pêtent un câble dessus.

Je subis le lyrisme exacerbé d'Orelsan (après Jack White, le contraste est d'autant plus désagréable) en attendant Miles Kane. Je me réjouis de le revoir vu que je n'avais profité que de quelques chansons aux Solidays. Les garçons sont toujours aussi efficace en live, à ce point que je me surprends à danser comme une possédée au-delà de la fatigue, au-delà de la boue, au-delà de tout en fait. Le refrain de Come Closer est sur toutes les lèvres sur le chemin du retour.

 

Voilà qui est fait. Maintenant je m'en vais décéder dans la dignité. Adieu Johnny, je ne ferais que vous retenir. Argh.

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